La rétine est nourrie par l’artère centrale de la rétine qui se divise en plusieurs branches. L’oblitération du tronc principal de l’artère ou de ses branches provoque en quelques minutes la mort des cellules visuelles rétiniennes privées d’oxygène (ischémie) dans le territoire normalement perfusé par le vaisseau bouché. La rétine émane du cerveau, et comme lui, elle ne peut pas se régénérer.
Quelles sont les causes ?
La cause la plus fréquente de l’oblitération des artères rétiniennes est l’artériolosclérose du sujet âgé aux vaisseaux devenus d’autant plus fins qu’il existe des facteurs de risques comme l’hypertension artérielle, le diabète, l’hyperlipidémie, ou le tabagisme.
Mais chez la personne âgée, il faut aussi systématiquement penser à la maladie de Horton. Cette maladie assez rare se caractérise par une inflammation des parois artérielles favorisant la formation d’un caillot appelé thrombus qui obstrue les petites artères dont l’artère centrale de la rétine. Le diagnostic repose sur une vitesse de sédimentation très élevée et la biopsie de l’artère temporale dont l’analyse révèle l’inflammation de la paroi.
Une autre cause fréquente est l’embolie. C’est la migration dans la circulation sanguine d’un caillot de sang (plaquettes), et plus rarement de cholestérol ou d’une calcification. Les embols se détachent en général d’une plaque d’athérome de l’artère carotide (vaisseau du cou) chez le sujet âgé, ou surviennent dans certaines maladies du cœur (valvulopathies) chez les patients plus jeunes. Ils se forment aussi volontiers chez des patients souffrant de troubles du rythme cardiaque mal équilibrés. Le bilan cardio-vasculaire (ECG, doppler, échographie cardiaque,…) permet le diagnostic.
Quels sont les symptômes ?
L’oblitération de l’artère centrale de la rétine provoque une cécité totale soudaine. L’œil est blanc et indolore. La pupille est dilatée et ne réagit pas à la lumière. En cas d’occlusion d’une branche, le patient perd le champ visuel correspondant au territoire distribué par l’artère bouchée (scotome).
Parfois le patient peut ressentir au préalable un ou plusieurs épisodes de chute de vision de très courte durée : c’est l’amaurose fugace ou cecite monoculaire transitoire.
L’ischémie de la rétine (aspect blanc de la rétine) n’est visible que pendant les premières heures suivant l’oblitération à l’examen du fond d’œil qui révèle parfois l’embol coincé dans une artère. L’angiographie rétinienne à la fluorescéine peut confirmer l’arrêt de la circulation sanguine.
Quel est le traitement ?
Il n’existe aucun traitement curatif, la cecite ou la perte du champ visuel étant irréversibles en moins d’une heure. Par contre en cas de maladie de Horton, le traitement par corticoïdes s’impose d’urgence afin de prévenir la cecite de l’autre œil. De même la détermination de l’origine d’une embolie permettra de mettre en œuvre un traitement qui préviendra une récidive.