Les brûlures: quelles sont les causes ?
Les produits chimiques, les bases (ou alcalins) plus que les acides, peuvent être très graves. Les bases continuent en effet de pénétrer en profondeur, même après un lavage oculaire abondant, alors que les acides, en provoquant une coagulation des tissus, sont responsables de lésions moindres toutes proportions gardées. Parmi les produits contenant des bases, il y a entre autres les détergents ménagers qui contiennent de l’ammoniaque et le ciment.
Les brûlures thermiques par flamme, cigarettes, pétards, ou court-circuits électriques sont en général moins graves car la fermeture palpébrale et le larmoiement réflexes refroidissent rapidement l’œil.
Les brûlures par phototoxicité des rayons ultraviolets (coup d’arc, lampes à bronzer, ophtalmie des neiges) entraînent une kératite 8 à 24 heures après l’exposition.
A part, les brûlures de la macula lors de l’observation d’une éclipse solaire sans protection adaptée.
Quels sont les symptômes?
Les brûlures caustiques entraînent des lésions variables selon le type et la concentration de l’agent chimique en cause, et le retard du lavage oculaire.
Dans les meilleurs des cas, les atteintes palpébrales, conjonctivales et cornéennes sont superficielles et guérissent rapidement sans séquelles. Les symptômes sont transitoires et se limitent à une simple irritation oculaire et des picotements, parfois des douleurs, une rougeur oculaire, un larmoiement et une sensibilité à la lumière (photophobie).
Dans les formes sévères les séquelles peuvent être irréversibles et conduire à la cécité par sécheresse oculaire majeure, perte de la transparence de la cornée, voire nécrose totale des tissus oculaires. En cas de lésion des voies lacrymales d’évacuation des larmes, un larmoiement permanent est possible. Les brûlures alcalines (par bases) sont susceptibles de provoquer en plus et de manière retardée des complications à l’intérieur même de l’œil (uvéite, cataracte, glaucome).
Les brûlures par ultraviolets, bien que causant une kératite superficielle très douloureuse, guérissent toujours sans séquelles en moins de 48 heures.
Quels sont les traitements ?
Le traitement est avant tout préventif: port de lunettes de protection lors des tâches à risque, respect élémentaire des consignes de sécurité lors de l’utilisation de produits chimiques, de matériel électrique ou d’objets incandescents.
En cas de brûlure oculaire chimique, il faut immédiatement pratiquer un lavage abondant et prolongé du visage et de l’œil sous l’eau du robinet, puis consulter juste après l’ophtalmologiste dans un service d’urgences hospitalières ou à son cabinet.
Des soins adaptés au bilan lésionnel sont alors prodigués. Dans les formes bénignes, ils peuvent consister simplement en des collyres et pommades cicatrisantes. Dans les formes sévères une hospitalisation est parfois requise et le traitement est beaucoup plus lourd, associant de manière diverse antibiotiques et anti-inflammatoires locaux, greffes tissulaires en urgence et autres mesures thérapeutiques médicales et chirurgicales. La chirurgie des séquelles fait aussi partie du traitement à distance des brûlures.