L’uvéite

Ce contenu est publié sur Mediris à titre d'information uniquement et ne peut se substituer à un diagnostic médical.

L’uvéite est une inflammation de la structure du globe oculaire appelée uvée, qui regroupe d’avant en arrière dans l’œil l’iris, le corps ciliaire et la choroïde. Ces 3 tissus contiennent essentiellement des vaisseaux sanguins et se prolongent les unes derrière les autres. En fonction de la partie enflammée, on distingue:

  • l’uvéite antérieure ou iritis ou iridocyclite quand l’iris est le tissu le plus concerné,
  • l’uvéite intermédiaire ou cyclite quand le corps ciliaire est touché,
  • l’uvéite postérieure quand la choroïde est atteinte,
  • l’uvéite totale ou panuvéite quand les 3 structures sont impliquées.

L’inflammation peut être aiguë ou chronique et certaines formes ont tendance à récidiver. L’uvéite est souvent la complication d’une maladie extra-oculaire. Non traitée, l’uvéite peut menacer la vision en se compliquant de glaucome, de cataracte ou de lésions irréversibles de la chorio-rétine.

Quelles sont les causes les plus fréquentes de l’uvéite ?

Les causes d’uvéite sont très nombreuses et diffèrent généralement suivant la forme d’uvéite. Parmi celles-ci on peut citer tous les types de microbes et les maladies générales inflammatoires dont beaucoup de maladies rhumatismales.

Chez l’adulte jeune, la forme la plus fréquente est une uvéite antérieure aigüe récidivante dont la seule origine retrouvee est une prédisposition génétique liée à une particularité chromosomique (HLA B27) détectable par prise sanguine. Elle s’associe parfois à un rhumatisme inflammatoire du dos (spondylarthrite ankylosante), un psoriasis, ou une colite (maladie de Crohn).

L’uvéite intermédiaire la plus fréquente est la cyclite hétérochromique de Fuchs; la sarcoïdose a aussi été incriminée.

Parmi les causes d’uvéite postérieure, citons entre autres la sarcoïdose et la toxoplasmose.

Un bilan complet (sanguin, imagerie, avis de médecins d’autres spécialités,…) parfois très poussé est souvent indispensable pour faire le diagnostic. Etant donné le très grand nombre de causes possibles, il sera orienté par l’interrogatoire, le contexte de survenue, et l’examen de l’ophtalmologiste qui déterminera le type d’uvéite.

Dans plus de la moitié des cas on ne retrouve pas de cause. En cas de résistance au traitement, il faut savoir suspecter une cause cancéreuse maligne qui mimerait une uvéite: rétinoblastome chez l’enfant et le lymphome intraoculaire chez la personne âgée.

Quelles sont les symptômes de l’uvéite ?

Comme l’uvee est un tissu très vascularisé, en cas d’inflammation les globules blancs du sang passent dans les liquides internes de l’œil, humeur aqueuse devant l’iris et corps vitré en arrière du cristallin. Ces cellules flottent alors dans l’œil et sont visibles avec le microscope d’examen (lampe à fente ou biomicroscope) de l’ophtalmologiste: c’est le phénomène de Tyndall. Il signe le diagnostic d’uvéite , mais il est parfois absent dans les uvéites postérieures. Quels sont les autres symptômes?

  • L’uvéite antérieure aigüe (la plus fréquente): elle touche en général un seul œil à la fois; l’œil devient brutalement douloureux avec une rougeur prédominant autour de l’iris, il est ébloui à la lumière (photophobie), le phénomène de Tyndall est constant dans l’humeur aqueuse, la baisse de vision est variable, il n’y a pas de sécrétions. La tension oculaire est généralement plus basse mais parfois trop haute (glaucome). La pupille est plus serrée (myosis) que celle de l’œil non atteint et l’ris peut coller par endroits au cristallin (synéchie) et déformer la pupille en forme de trèfle.
  • L’uvéite intermédiaire est rare et se caractérise par la perception nouvelle de gros corps flottants dans le champ de vision, la couleur de l’iris peut être différente aux 2 yeux (cyclite hétérochromique de Fuchs). L’œil reste de couleur normale.
  • L’uvéite postérieure ne s’accompagne pas de rougeur oculaire. La baisse de vision est fréquente. Le diagnostic est plus difficile et ne peut se faire que par l’examen du fond d’œil et des examens complémentaires (OCT, angiographie fluorescéinique). Si la rétine est aussi touchée, c’est une choriorétinite et si les vaisseaux rétiniens sont atteints, on parle de vascularite.

Les grands principes du traitement de l’uvéite

  • Traiter la cause si elle est retrouvee.
  • Traiter l’inflammation de l’œil: surtout par corticoïdes sous forme de collyre, en injections autour ou dans l’œil, ou par voie orale ou intraveineuse; dans certaines formes graves souvent associées à une maladie inflammatoire générale, un traitement immunomodulateur ou immunosuppresseur peut être indiqué.
  • Dans certaines formes d’uvéites antérieures aigües, il faut prescrire un collyre dilatateur de la pupille pour éviter les synéchies.

 


 

Lexique

Corps ciliaire : Partie de l’uvée située entre l’iris et la choroïde ; il comprend les procès ciliaires et le muscle ciliaire.

Uvée : Est le mot qui désigne trois parties de l’œil : l’iris, le corps ciliaire et la choroïde.

Photophobie : Sensibilité anormale à la lumière.

Fusion : C’est le pouvoir de superposer les images reçues par chaque œil pour en faire une image unique.


 

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