Photokératectomie Réfractive ou PKR

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La photokératectomie réfractive (PKR) est la plus ancienne méthode de chirurgie réfractive cornéenne au laser. Son but est de diminuer voire supprimer une dépendance des lunettes ou des lentilles de contact. Elle utilise le laser excimer qui modifie la forme de la cornée afin de placer l’image sur la rétine et corriger ainsi un défaut de vision.

Pour le myope, la PKR aplatit la cornée; pour l’hypermétrope, elle la fait bomber; pour l’astigmate, elle lui redonne une forme régulière. Au contraire d’une autre technique de chirurgie réfractive cornéenne au laser, le LASIK, elle n’est pas recommandée pour traiter la presbytie.

Elle n’est pas prise en charge par la sécurité sociale.

Comment se déroule la PKR ?

La PKR est une opération indolore grâce à un collyre anesthésique. Elle est réalisée dans un bloc opératoire, en externe, sans hospitalisation. Certains opèrent les 2 yeux dans la même séance.

Le chirurgien place un écarteur à paupières pour empêcher l’œil de se fermer. Il retire la très fine couche superficielle de la cornée appelée épithélium, le plus souvent par simple grattage avec un instrument manuel. Le laser excimer sculpte ensuite le tissu cornéen selon les données programmées lors du bilan préopératoire. Souvent une lentille pansement (thérapeutique) est mise en place pour une durée de 4 jours pour atténuer la douleur post-opératoire et accélérer la cicatrisation.

Les suites post-opératoires les 48 premières heures sont le plus souvent douloureuses malgré la lentille thérapeutique et requièrent la prise répétée d’antalgiques. Un collyre antibiotique est prescrit pour une semaine.

La récupération visuelle est obtenue le plus souvent seulement après le 3ème jour post-opératoire et la stabilité n’est définitive qu’après le 3ème mois.

Quels sont les candidats à la PKR ?

Seul l’ophtalmologiste est habilité à conseiller son patient pour réaliser une PKR, en tenant compte de son défaut de vision, de son âge, de ses activités professionnelles et sportives, de son psychisme. Comme pour toute procédure chirurgicale, le patient doit recevoir une information complète pour prendre sa décision.

Le patient doit être adulte et avoir une vision stabilisée depuis au moins 1 an. La PKR corrige:

  • le myope jusqu’à -6 dioptries;
  • l’hypermétrope jusqu’à +4 dioptries;
  • l’astigmate jusqu’à 5 dioptries;

Ces valeurs sont seulement indicatives et dépendent  des caractéristiques de chaque cornée et du laser utilisé. Au-delà de 3 dioptries de traitement, la tendance est d’imbiber la surface de la cornée pendant quelques dizaines de secondes avec de la mitomycine pour prévenir une complication appelée « haze ». C’est une cicatrice opaque qui se forme dans les semaines suivant la chirurgie et peut causer une baisse conséquente et définitive de la vision.

Il existe des contre-indications à la PKR:

  • la principale est le kératocône: c’est une cornée présentant un astigmatisme irrégulier faisant craindre une faiblesse anormale de celle-ci. La PKR aggraverait le kératocône. Il faut systématiquement dépister cette maladie lors du bilan préopératoire grâce à un instrument qui mesure avec précision les courbures de la cornée dans leurs moindres détails (vidéotopographe); la parenté directe d’un patient souffrant de kératocône est aussi une population à risque d’ectasie qu’il faut éviter d’opérer de chirurgie réfractive cornéenne.
  • toute maladie cornéenne, les maladies générales susceptibles de toucher la cornée, le glaucome chronique et les cornées trop fines.

Quelles sont les complications de la PKR ?

Comme pour toute chirurgie, le risque zéro n’existe pas. Cependant la cécité est exclue car la PKR n’agit pas à l’intérieur de l’œil.

L’ectasie qui est la complication la plus grave est exceptionnelle si la sélection des patients à opérer est rigoureuse. Une infection de la cornée est possible pendant la période de cicatrisation de l’épithélium. Grâce aux améliorations des lasers excimer, la perception de halos autour des lumières et l’éblouissement nocturne sont devenus très rares. Les résultats visuels souhaités sont aussi obtenus avec une grande précision. Dans le cas contraire, un retraitement au laser est souvent possible ou une paire de lunettes d’appoint ou des lentilles peut satisfaire le patient.

 

 


 

Lexique

LASIK : LASIK est l'acronyme de Laser Intrastromal Keratomileusis. Il désigne une technique de chirurgie au laser de la cornée pour corriger des anomalies de la réfraction (myopie, hypermétropie, astigmatisme, presbytie).

Laser excimer : C’est un laser ultraviolet qui aboutit à l’ablation de la matière traitée. Ce laser est utilisé en ophtalmologie lors de la chirurgie réfractive.

Epithélium : L'épithélium cornéen est la couche des cellules de la surface de la cornée.

Ectasie : L'ectasie de la cornée est une déformation lente, irréversible de celle-ci, ressemblant au kératocône, survenant parfois longtemps après une chirurgie réfractive par PKR ou par LASIK.


 

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